mardi 16 octobre 2012

Mercredi 10/10/2012


Plus de 15 ans à souffrir de migraines, de consultations de spécialistes en tous genres, de traitements inefficaces, (…), m’amènent à consulter l’endocrinologue qui suit ma femme régulièrement. C’est son idée à elle, d’ailleurs. Essayer de trouver chez un tout autre spécialiste, la raison de mes maux… Même le médecin généraliste n’y croit pas tellement en cette consultation. Il faut que j’insiste pour obtenir le courrier qui me permettra de suivre un parcours coordonné et ainsi pouvoir encore payer ma délicieuse Tradition (« pas trop cuite SVP ») chez ma p’tite boulangère préférée !

Tiens, d’ailleurs, ce courrier est toujours dans mon sac, qu’on appelle bizarrement « baise-en-ville » mais ça c’est une autre histoire… Je n’ai tout simplement pas eu le temps de le donner, assommé que j’ai été dans la première minute de consultation… Cet endocrino me connaissait simplement de visu, quand j’accompagnais ma femme à ses consultations… mais je n’y étais pas allé depuis quelques années.

7h  (ouchh c’est tôt, me suis levé avant les poules, pour aller à Reims), j’entre dans son cabinet. il me dit que cette fois, c’est moi qui consulte et pas ma femme. Je m’assois (ou m’assieds, choisissez).

-          « Votre nom ?

-          Votre prénom ?

-          Votre date de naissance ?

Je réponds avec application, en me demandant entre chaque question, pourquoi ce regard si insistant sur mon visage. (Peut être ai-je mal étalé le Men Expert ce matin ?). Il s’arrête net dans son élan, pose son stylo et me lance : « Je sais ce que vous avez, Monsieur. » Euhhhhh, je ne lui ai pas parlé de mes maux de tête, il n’a pas lu le courrier de mon généraliste ( si vous avez bien suivi, il est toujours dans mon sac). Je ne comprends pas pourquoi il me dit ça.

« Monsieur, je pense que vous souffrez d’un adénome à l’hypophyse »

Cette phrase résonne encore…  « Monsieur, je pense que vous souffrez d’un adénome à l’hypophyse »…

Mon sang ne fait qu’un tour… Je lui demande pourquoi il me dit ça, comment il voit ça, qu’est-ce que c’est que ce truc  (…), paniqué par  l’annonce d’un diagnostique  aussi flippant que soudain. « Je ne vous ai pas vu depuis plusieurs années.  Votre visage, Monsieur, je vous connaissais, je ne vous reconnais plus. Vous portez tous les signes d’une personne atteinte de cette tumeur qui, je vous rassure, est bénigne »

Tumeur… Le mot est dit. Ca tourne dans ma tête…  Une tumeur au cerveau, même si elle est bénigne… J’entre dans une autre dimension que je ne quitterai pas pendant plusieurs jours. On se pose. Il me demande maintenant pourquoi je venais le voir : Des migraines ? Une fatigue importante ? Des problèmes de dos, de cervicales ? Un changement de pointure ? Une alliance qui ne passe plus à l’articulation ? (…) Voilà, tout est dit. On fera le rapprochement ensuite avec tous les autres maux  dont un canal carpien bilatéral… (Je règlerai ici, plus tard, le compte de mon neurologue qui n’a pas tilté sur ce diagnostique, qui paraît presque évident, maintenant…).

L’endocrino me passe, dans la foulée, une échographie de Mme Thyroïde. Elle est pas mal foutue la bougresse mais elle s’est faite un pote qui n’est pas le bienvenu dans ma gorge : M. Goitre. Il est encore petit, ça va. Pas envie de ressembler à Balladur, moi. Ne riez pas : Je vous demande de vous arrêter…

L’endocrino m’explique ce qu’est cette maladie… Une tumeur qui se fixe sur l’hypophyse, qui fabrique en excès de l’hormone de croissance (dans mon cas). Brève explication sur les traitements. Il faut déjà s’assurer que c’est bien ça, bien que je sois « un cas d’école » d’après lui… Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule... ?!

Je sors du cabinet, toujours dans une autre dimension comme shooté, avec deux ordonnances estampillées « URGENT ». J’ai comme l’impression que je ne pourrai pas rejoindre mes collègues à la conférence à Epernay à 9h... Bon, direction le labo pour première prise de sang (habituez-vous à l’abréviation PDS).  La deuxième ordonnance est pour une IRM, à faire dans la journée. Un RDV dans la journée, pour ce type d’examen, se trouve comme sous la patte d’un cheval ( mais bon, quand y’en a poulain, y’en a pour l’autre…). De forcing au comptoir d’une (sourainte sic)secrétaire médicale… en coups de fils désespérés, j’obtiens un RDV à l’hôpital d’Epernay, l’après-midi même.

L’IRM : un tube. Je flippe un peu. Une injection et hop, on vous enfourne pour 15 minutes, thermostat « froid ». Je me force à fermer les yeux tout le long. Cette machine infernale fait un boucan d’enfer. Heureusement, on vous chausse d’un casque qui diffuse RFM mais pas bien fort. Je me rappelle d’un titre : Les démons de minuit ! « Yeahhhhhhhhh ! Fais péter les watts, Jocelyne ! » Eh oh, t’es pas sur le dance floor alors tu restes en place et tu bouges pas d’un cil. Mon endocrino ne s’était pas trompé : l’IRM révèle un macro adénome de 1,8 cm. Le tout est de savoir ce qu’il provoque chez moi… On repart à Reims, je donne le CD de l’IRM à mon endocrino. Il étudie et me rappelle…  Nous rentrons à la maison épuisés d’une telle journée : un épuisement physique et moral.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire